Le vert éveil O_o'

Aha ça vaut pas grand chose, et c'est pas fini non plus

¤ La forêt, dégageant une incommensurable aura de puissance formait sous les frondaisons une atmosphère feutrée, humide, verte et tendre. Cette forêt, c'était celle de Xkryktant-Kthum, une Nature luxuriante, qui savait aussi bien être généreuse que terrible. Non pas une forêt comme on en rencontre sur des systèmes tels que Yavin, ou encore Sarasmaï, mais la forêt à son état le plus sauvage, dépouillée, comparable à la légendaire forêt de Verdana la Regrettée, ainsi nommée car elle fut dévorée par le froid lorsque commença à mourir l'astre qui l'innondait de lumière. Cette forêt comptait moulte arbres et fougère géantes, plantes chatoyantes, hautes herbes, racines tortueuses et autres délices. La forêt de Xkryktant-Kthum revêtissait parfois l'apparence de cette forêt perdue.

¤ Ainsi cette magnifique forêt offrait un huis clos, cocon protecteur dans lequel toute une civilisation sauvage s'était développée. Secret, traditionnel, le peuple Wookie avait depuis sa descente de l'arbre acquis une technique et des savoirs qui, bien qu'empiriques, l'avait mené au sommet de la chaîne alimentaire, et même au sommet des civilisations de la planète unique qu'ils habitaient. Et oui, ils n'habitaient que sur une seule planète. A vrai dire, ils n'avaient aucune idée de ce qu'était la conquête de l'Espace, ni de quelle tonalité était la musique d'un réacteur à fusion qui se mettait en route. La science n'était qu'une discipline marginale pour ce peuple, qui lui préférait les rituels shamaniques, empreints de tant de traditions.

¤ Cependant, un jeune mâle, portant une majestueuse barbe anormalement développée pour ses 118 printemps, vouait à la science un intérêt tout particulier, au point de s'attirer les foudres des anciens, dédaignant cette discipline qu'ils disaient oeuvre du Malin. Mais ce n'était pas le Malin que Ptee-Shu-Baka adorait, mais la Raison. Et la raison pour laquelle il aimait avec déraison la discipline de la Raison était inconnue. Cependant il partageait cette passion avec d'autres jeunes de son âge qui osaient de plus en plus s'opposer au traditionnalisme des Anciens. Il semblait que le vent tournait chez les Wookies...Et c'est bien peu dire.

¤ En effet, par une chaude après-midi, alors que Stellar brillait de mille feux dans les cieux de Xkryktant-Kthum, Ptee-Shu-Baka et une troupe de jeunes amateurs de science rentrait au village, après avoir suivi avec aciduité les cours d'Ezechiel, le plus fou des vieux wookies fous, qui fut précurseur de cette matière de Raison, et qui de son temps écrivit les premières lettres de noblesse de la Science en expérimentant à tout va. Il dispensait maintenant son savoir car il était au crépuscule de la vie, et il sentait que dans les coeurs des jeunes brillait une faible lueur qui valait d'être ravivée par un souffle de dioxygène (les premiers traveaux d'Ezechiel portaient sur la combustion et sur ses propriétés étonnantes (et oui, c'est chaud, ça brûle....)) Ptee-Shu-Baka rentrait donc, gambadant avec ses compères, la tête toute emplie des merveilles qu'il venait d'engloutir.

¤ Tout abandonné à ses pensées, il n'entendait rien, rien sauf les rires lointains de ses camarades. Mais soudain un éclair fendit l'air, l'aveugla, l'arracha à son rêve, lui trancha la vue. Aveuglé par le flash auquel il n'était pas habitué sous le couvert des arbres, il se frotta les yeux, et tandis que son acuité sonore revenait de la vaste rêverie qu'il avait, il les entendit : d'abord les tonnerres qui accompagnait les éclairs, puis les tremblements du sol : c'était bien sûr le pas de ses amis qui, plus promptes que lui s'étaient mis à courir en tout sens. Puis il perçut les autres tremblements, ceux des autres, mais des autres quoi ? il n'aurait su le dire, c'était comme des martellements métalliques. Mais l'heure n'était pas aux questions. Il l'apprit bien malgré lui, quand devant ses yeux un éclair jaune vint fendre la poitrine d'un ami. Son torse se rompit, déversant sur les vertes feuilles un torrent de...'fin bref vous avez compris. C'est la première rencontre entre Ptee-Shu-Baka et la Mort, loin d'être le coup de foudre, la vue de ce sang, ce corps, ce trou béant lui mouille les yeux ; par miracle il a la présence d'esprit de se coucher pour éviter les proch...mais ? mais qu'est-ce qu'il fout ?!! Ah en fait il ne se couche pas, il se met à genoux, reposant ses bras sur ses genoux, paumes vers le Ciel, il est parti pour lancer le cri du deuil que lui ont enseigné les anciens, quand brusquement une main se plaque contre sa bouche, et un bras puissant le ramène à terre, juste à temps pour éviter l'éclair mortel qui se dirigeait vers lui.

Aha, une suite parce qu'ils kiffent à donf sur le forum officiel :

Flash. Fracas. Puis silence. Du coin de l'oeil, Ptee-Shu-Baka essaya de deviner à qui appartenait le bras qui l'enserrait. Mais en vain, comme il tentait de se dégager pour dévisager, la prise se fit plus forte. La Forêt retrouva son apaisant tohu-bohu, celui des oiseaux, de la végétation qui fait siffler le vent. Il crut percevoir cependant des sons étrangers à cet univers naturel. Un souffle à son oreille vint lui porter un murmure : 'ils s'éloignent, cesse donc de bouger' Cette voix, bien que modulée par la brise, il la reconnut. C'était son ami Grôr-Hal-Buk qui le violentait ainsi. Tout jeunes, ils s'amusaient déjà à se later allègrement la face et ensuite à se rouler de calins. Le temps avait passé très vite et les liens qui les unissaient ne s'étaient que renforcés, jusqu'à être sublimés par leur passion commune pour les litanies d'Ezechiel.

Et le temps passa également en cette matinée, et non moins rapidement qu'il le fait dans les cent premières années de nos jeunes wookies. Condamnés tout deux au mutisme certes, mais deux quand même. Après un moment dont il eut été impossible de mesurer la longueur, Grôr-Hal-Buk libéra son complice, et bien que son visage laissait deviner une certaine joie d'avoir ainsi martyrisé son ami tout en lui rendant service, c'est bien d'une voix emportée qu'il lança, déchirant la forêt :

" _ Grôôhaaa Brûûmmm ! Je ne sais ce qu'était ces êtres, mais que Sylvor étouffe leurs âmes sous ses racines", et ce faisant il avait un regard malheureux pour ses jeunes frères et soeurs dont les corps communiaient avec la Terre dans un ultime repos. Ptee-Shu-Baka capta ce regard et l'épaula en le suivant. Son visage se tordit en une grimace de désespoir.
" _ Et que les flêches de Actéar transpercent de part en part les monstres qui nous attaquèrent, tandis que les corps de nos frères soient guidés vers la Lumière. Tu sais Grôr-Hal-Buk, on peut considérer leur mort comme un début en soi, le début d'une nouvelle vie qui, elle, ne connaîtra pas de term...
_ Peste soit de ta philosophie Ptee-Shu-Baka ! Nos compagnons sont morts et ... et .... les mots m'en viennent à manquer ..." Une larme vint humidifier sa joue.
" _ Pense à ce qu'Ezechiel en dirait, en tant qu'être de raison, il nous déclarerait sûrement que la mort n'est qu'une ét..." Il s'interrompit soudain. Dans ses yeux, une lueur vert pâle. C'était la paleur de l'inquiétude.

Ensemble, il s'écrièrent : "Ezechiel !!"

Ni une ni deux, leurs muscles se tendirent, bientôt tout leur corps le fut, et ils plongèrent dans l'air dans une course folle. L'air fouettait leur visage, donnant à leurs poils un mouvement harmonieux. Ptee-Shu-Baka s'arrêta : "Hey dis donc, tu trouves pas que ça fait kitch les poils qui volent au vent ?" Grôr-Hal-Buk décida que ça faisait même ridicule. Ils se couvrirent alors la face de végétaline et rattrapèrent leur élan qui les avaient dépassé.

Ils finirent par arriver à la caverne du vieil Ezechiel